Les mouvements migratoires dans la région sont un phénomène de longue date et une caractéristique des sociétés ouest-africaines. De nombreux pays de la région accueillent d’importantes populations migrantes. Les mouvements migratoires sont d’abord et avant tout intrarégionaux, près de 90 à 95 % des migrants se déplaçant entre les pays de la région. Les efforts d’intégration régionale déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) facilitent ces mouvements migratoires régionaux. Tous les États membres accordent aux citoyens de la CEDEAO le droit d’entrer, de résider et de mener des activités économiques sur les territoires d’autres États membres. La migration intrarégionale est en grande partie liée aux mouvements migratoires économiques vers les zones à forte intensité de travail de la région. Elle s’opère sur un axe de mobilité interne qui s’étend vers l’est et l’ouest traversant le Sahel et se prolonge ensuite vers le nord et le sud par des itinéraires migratoires secondaires.
Outre les mouvements intrarégionaux, les statistiques montrent que le nombre de migrants d’Afrique de l’Ouest dans les flux migratoires vers l’UE reste élevé malgré les conditions difficiles du voyage. En 2017, six pays de la région figuraient parmi les sept principaux pays d’origine des migrants débarquant sur les côtes italiennes. La migration irrégulière le long de la route de la Méditerranée centrale devient de plus en plus dangereuse pour les migrants. La traversée du désert passant par le Mali, le Niger, l’Algérie et la Libye constitue une menace sérieuse pour le bien-être des migrants. En effet, ils risquent de tomber victimes de groupes de criminels opérant dans la zone ou d’être confrontés à des conditions environnementales difficiles dans le désert où sont menées très peu d’activités de recherche et de sauvetage. À la sortie du désert, la traversée de la Méditerranée vers l’Italie est de loin l’itinéraire le plus meurtrier. En outre, plus de 70 % des migrants interrogés par l’OIM à leur arrivée en Italie déclarent avoir été victimes de la traite ou d’autres pratiques d’exploitation au cours de leur périple migratoire le long des itinéraires de la Méditerranée centrale. En 2018, le nombre de migrants arrivant en Europe a considérablement diminué alors que, dans le même temps, le nombre de victimes le long des routes migratoires reste élevé.