Les flux migratoires mixtes sont un phénomène courant dans la Corne de l’Afrique. En 2017, comme dans les années précédentes, la route la plus empruntée de la région en termes de proportion a été celle vers l’Est, traversant la mer Rouge et le golfe d’Aden jusqu’au Yémen, avec un mouvement vers le Royaume d’Arabie Saoudite et d’autres pays membres du Conseil de coopération du Golfe. Cette même année, l’OIM a estimé que près de 100 000 migrants en provenance de la Corne de l’Afrique sont entrés au Yémen. Cette route est de plus en plus empruntée - malgré la traversée de la zone de guerre dévastatrice du Yémen - soulignant ainsi à quel point la migration est devenue un moyen de subsistance pour certains migrants et communautés.
Au Nord, l’Europe continue d’être une destination principale des migrants de la région. Une série de mesures prises dans les pays de transit a contribué à une réduction significative du nombre de personnes arrivées sur ses côtes en 2017. Cependant, on compte encore un grand nombre de migrants venant de la région, actuellement en Libye et dans d’autres zones destinations le long de l’itinéraire, notamment le Soudan et l’Égypte.
Au Sud, la route vers l’Afrique du Sud est également très empruntée par les migrants, en particulier les jeunes Érythréens, Éthiopiens et Somaliens. Toutefois, le nombre de migrants entrant en Afrique du Sud, principal pays de destination le long de cet itinéraire, a chuté de manière significative. Parmi les raisons possibles avancées pour expliquer ce déclin, on peut citer la xénophobie et les réformes politiques visant à freiner la migration irrégulière en Afrique du Sud.